C’est un savoir-faire, un art même, qui ne peut se cristalliser que dans des coins où le mercure s’incruste sous les moins dix degrés, au bord d’un point d’eau, ici une rivière.
Maxime Fallet a 24 ans, il est Brenassier, comme l’étaient ses ancêtres. Les secrets du Doubs, il les a reçus de son père et de son oncle, qui lui ont enseigné à « lire » l’état de la glace pétrifiant l’affluent de la Saône entre Villers-le-Lac et le Saut du Doubs.
Et avant son père et son oncle, trois autres générations de la famille avaient appris à déjouer les pièges de ce miroir qui peut emprisonner à jamais, si le patineur ignore les effets du soleil, les emplacements des sources affluant des bords du Doubs et surtout la trajectoire des courants filant sous ses pieds…
Pour connaître l’épaisseur de la glace, Maxime Fallet lance un caillou d’un kilo à quelques mètres devant lui et selon le rebond de la pierre et le bruit de la glace, le Brenassier sait s’il peut avancer encore ou non.
Notre reportage :
Attention, prudence sur le Doubs!
Contrairement aux Taillères, le lac des Brenets n’est que partiellement praticable en ce moment, sur un petit kilomètre depuis le port des Brenets en direction du Saut du Doubs. Il est fortement déconseillé de s’y aventurer sans être accompagné d’un connaisseur.
Le lac des Brenets ne gèle plus forcément chaque hiver. La grand-mère de Maxime, elle, se souvient avoir patiné de novembre à mars, rapporte son petit-fils… /vco