L’Etat jurassien traverse une zone de turbulences. Entre situation financière précaire, manque de ressources, départs de cadres de l’administration cantonale et gestion de crises, le Gouvernement est mis sous pression et sous tension. Pour trouver des pistes d’améliorations, l’exécutif s’est notamment mis au vert en janvier dernier pour participer à un séminaire sur son fonctionnement.
Ce séminaire voulu par la présidente du Gouvernement Rosalie Beuret Siess s’est tenu sur un jour et demi, sous la direction d’un professionnel externe du management pour mener les échanges. Objectif : améliorer le fonctionnement de l’exécutif, travailler à des priorités pour la fin de la législature, puis revoir les processus et procédures. « Nous avons pu prendre du recul sur notre manière de fonctionner et recadrer les choses », nous a confié Rosalie Beuret Siess, évoquant une responsabilité pour les ministres. Le Gouvernement ne veut pas parler de crise, mais affirme devoir travailler bien souvent dans l’urgence, avec peu de marges de manœuvre.
Des tensions, mais pas d’inimitié
De nombreuses rumeurs font par ailleurs état de tensions au sein de l’exécutif, qui péjorent son fonctionnement. Rosalie Beuret Siess ne cache pas que le contexte actuel les favorise, indiquant que les ministres sont rattrapés par des dossiers sensibles, liés notamment aux finances cantonales. « Nous avons devant nous un panier limité, ce qui est crispant pour tout le monde. On ne peut pas se servir comme on le voudrait pour mener à bien nos actions », image la présidente. Rosalie Beuret Siess assure toutefois qu’il n’y a pas d’inimitié entre les membres de l’exécutif, même si le ton monte parfois entre les différents tempéraments et des visions qui s’opposent.
Ces tensions sont donc dues, selon la ministre, au cumul des crises à gérer qui mettent à mal le porte-monnaie : Covid, Plan équilibre, planifications financières ou déficit structurel. Rosalie Beuret Siess confie également que l’organisation des séances du Gouvernement doit s’améliorer : « Nous ne pouvons malheureusement pas seulement nous concentrer sur le décisionnel, nous devons aussi nous pencher sur l’opérationnel », déplore-t-elle, faisant référence à des ressources humaines limitées. Si ce contexte de pression financière fait donc augmenter les tensions, Rosalie Beuret Siess affirme toutefois que les ministres restent pleinement engagés avec l’envie d’aller de l’avant. /rch