Elle est une pionnière du Marché-Concours. Aimée Boillat-Scheffel a été la première femme à participer aux courses de chars romains à deux chevaux à Saignelégier. C’était en 1964, il y a 60 ans. RFJ l’a rencontrée chez elle, dans sa maison située à moins de 500 mètres de l’esplanade du Marché-Concours. La Franc-Montagnarde, qui fêtera son 85e anniversaire à la fin du mois, a grandi aux Emibois, entourée de chevaux franches-montagnes. Elle a pris part à sa première course campagnarde à l’âge de 10 ans et s’est ensuite essayée aux courses à la voitures puis à celles des chars romains. Être la première femme à s’engager dans cette dernière catégorie n’a pas créé de remous à l’époque. « C’était plutôt bien perçu. Les gens se disaient que j’avais du courage de venir », se remémore celle qui a couru pendant 17 années sur la piste du Marché-Concours.
Aimée Boillat-Scheffel : « C’est toujours une course assez dangereuse. Mais quand vous le faites, vous ne voyez pas le danger »
Et cette course de chars romains en 1964 ? « Elle s’est très bien passée. J’avais de bons chevaux et il n’y avait qu’à conduire », lance la Taignonne. Pourtant, Aimée Boillat-Scheffel a dû batailler. « J’avais perdu presque toutes les planches et il ne me restait plus rien que l’essieu. Alors j’ai dû m’appuyer contre le devant pour ne pas passer outre », se rappelle-t-elle. Ce sont les risques inhérents aux courses de chars romains. « Quand vous le faites, vous ne voyez pas le danger. On a juste peur au départ et après c’est fini », sourit la Franc-Montagnarde.
Le 119e Marché-Concours se tient de vendredi à dimanche à Saignelégier. Aimée Boillat-Scheffel sera au bord de la piste pour assister aux courses. « J’y passe toujours… parce que ce n’est pas le Marché-Concours si on n’a pas vu les chevaux ». /nmy