Le Gouvernement jurassien donne des précisions sur la création d’un pôle de formation à Moutier, en réponse à une question écrite de la députée PLR Irène Donzé. C’est connu depuis cet été, quatre filières de Porrentruy et Delémont seront déplacées et cinq nouvelles seront créées à Moutier. Ces changements sont planifiés en réponse au retrait de l’actuel centre de formation professionnelle bernois (ceff) de la cité prévôtoise.
L’ensemble des coûts nets en lien avec l’enseignement se situera à plus de 255'000 francs la première année et atteindra plus de 993'000 francs, au total, à la fin du processus, soit après quatre ans. Il ne s’agit là que des coûts liés à la pédagogie, dont plus des 90% découlent l’ouverture des classes nécessaires à l’accueil des apprentis prévôtois qui deviendront jurassiens à compter du 1er janvier 2026.
Les transferts des filières ne généreront pas de frais supplémentaires pour le Canton, rapporte le Gouvernement dans sa réponse. La création des cinq filières artisanales qui n’existent actuellement pas dans le Jura coûtera quant à elle 1'182'000 francs au terme de son implantation dès l’année scolaire 2029-2030. Mais ce prix-là sera équilibré par la déduction des frais d’écolages versés au Canton de Berne chaque année pour scolariser les apprentis jurassiens actuellement scolarisés à Moutier puis à Bienne dès août 2026. Un amortissement chiffré à plus de 993'000 francs. L’ouverture de ces formations sera progressive. La charge pour l’État sera ainsi moins importante lors de la première année et elle augmentera sur les deux à trois années qui suivront. Seuls les élèves qui entrent en formation seront intégrés aux filières du pôle de Moutier à la rentrée 2027. Alors que ceux qui ont débuté leur cursus sous l’égide du Canton de Berne, le finiront sous le même régime.
Déménagement de l’école supérieure d’informatique de gestion (ESIG)
Irène Donzé s’interroge aussi sur le cas de l’ESIG qui quittera la capitale jurassienne pour Moutier. Un déplacement qui rallonge le trajet des apprentis Ajoulots et Francs-Montagnards. La députée PLR demande comment le Gouvernement justifie cette nouvelle contrainte, alors que les apprentis en provenance de Moutier n’ont besoin que d’une dizaine de minutes pour rejoindre le site de Delémont.
Il s’agit d’un changement stratégique pour l’exécutif qui espère développer des synergies en créant, par la même occasion, une filière d’informaticien CFC à Moutier. Alors qu’une seconde filière de mécaniciens de production va aussi naître dans le nouveau pôle de formation. Ces ouvertures ont aussi un coût. Mais l’arrivée de la commune dans le Jura aurait de toute façon amené au dédoublement de ces formations qui existent déjà à Porrentruy, justifie le Gouvernement dans sa réponse. Il prévoit toutefois que le transfert de l’école supérieure d’informatique de gestion facilite son accès pour les apprentis en provenance d’autres cantons. Un moyen d’augmenter les recettes de l’État par le versement d’écolages intercantonaux supplémentaires selon l’exécutif. /fco-jad