Des motions des députés Thomas Schaffter et Alain Beuret visent une suppression de 100 EPT d’ici 2030 et des communes à 3'000 habitants minimum.
Le groupe PCSI-PVL du Parlement jurassien remonte au front pour la restructuration de l’État. Deux motions ont été déposées mercredi suite à l’adoption du budget 2025 par les députés. Le PCSI et le PVL estiment que la mouture a été ficelée après avoir râclé les fonds de tiroirs, qui sont désormais vides. Pour le groupe, il est donc urgent de s’attaquer désormais à une réorganisation structurelle du canton avec des mesures fortes.
La première motion émane du député-suppléant Thomas Schaffter (PCSI). L’élu demande la suppression de 100 équivalents plein temps (EPT) dans l’administration jurassienne d’ici 2030. Pour le Bruntrutain, il s’agit de disposer d’un cadre pour accélérer la réforme de l’État et gagner en efficience. Cet objectif de 100 EPT en moins lui semble réalisable. Dans sa motion, Thomas Schaffter invite le Gouvernement à œuvrer en ce sens et à produire un rapport spécifique sur l’évolution des postes de travail lors de l’analyse des budgets à venir. L’exécutif devrait aussi présenter les effets des mesures prises sur les prestations, également si la suppression de certaines d’entre elles entraîne une modification de la législation.
Communes à 3'000 habitants
La deuxième motion a été déposée par Alain Beuret (PVL). Le Delémontain milite pour une diminution du nombre de communes dans le Jura. Il estime que la dernière proposition du PCSI pour un canton à trois communes était sans doute trop ambitieuse, d’où son rejet. Alain Beuret met ainsi de l’eau dans le vin et souhaite désormais la création d’entités qui doivent compter au moins 3'000 habitants. Seules 11 communes jurassiennes remplissent ce critère aujourd’hui. Dans sa motion, le député vert-libéral demande donc au Gouvernement de modifier la législation sur les communes. L’exécutif est invité, d’une part, à fixer une taille minimale de 3'000 habitants, avec une exception possible pour les vastes entités rurales qui ont une superficie supérieure à 3'000 hectares. D’autre part, le Gouvernement devrait inciter fortement les communes qui n’atteignent pas ce seuil à fusionner au plus tard d’ici 2030, dans le respect de la Charte européenne de l’autonomie locale.
Alain Beuret parle de « fusionnettes » en évoquant les nouvelles entités de Damphreux-Lugnez et Basse-Vendline, qui n’arrivent pas à 800 habitants. Selon lui, le passage à une vingtaine de communes dans un canton de 80'000 résidents permettrait de gagner en efficacité et en professionnalisme. /rch