Plus de 20% des accidents de la route en 2024 sont liés à une consommation d’alcool, un chiffre sans égal sur les dix dernières années, selon la Police cantonale jurassienne. Le lieutenant de police, Jonathan Spitznagel commente ces chiffres dans notre Journal ce lundi.
« Boire ou conduire, il faut choisir » a rappelé le lieutenant de la Police cantonale jurassien, Jonathan Spitznagel ce lundi dans le Journal de 12h15. La consommation d’alcool au volant est en effet préoccupante dans le Jura. Plus de 20% des accidents de la route en 2024 sont liés à une consommation d’alcool, du jamais vu depuis 10 ans selon les chiffres dévoilés ce lundi par la Police cantonale jurassienne. Le nombre d’accidents de la circulation est en légère hausse, passant de 269 en 2023 à 279 en 2024. Parmi les accidents recensés l’an dernier, 59 sont directement liés à la consommation d’alcool. Pour le lieutenant de la Police cantonale jurassien, Jonathan Spitznagel ces chiffres sont toutefois à relativiser. « C’est surtout le mois de décembre avec plus 22 (accidents) qui nous plombe l’année », explique-t-il.
Les chiffres liées à l'alcool au volant jugés préoccupants
« Il y a un relâchement des conducteurs, ça parait clair. L'autre facteur est que nous avons eu beaucoup de cambriolages en fin d'année, et j'ai dû réorienté mon personnel qui a été un peu moins présent sur les routes », avance le commandant de la police jurassienne, Damien Rérat. Les résultats des contrôles d'alcoolémie sont aussi alarmants : sur 380 contrôles, 152 conducteurs sont en infraction pour ivresse (soit 40%) dont 108 en ivresse qualifiée avec un taux supérieux à 0,8‰.
Les autorités indiquent vouloir renforcer les actions de prévention et de répression contre ces comportements à risque. « On compte aussi sur la responsabilité et le comportement des automobilistes », souligne Jonathan Spitznagel. La police s'interroge aussi sur l'efficacité des campagnes de prévention, dont une était justement en cours lors du mois de décembre problématique. « Est-ce qu'avec les années, les automobilistes n'entendent plus nos campagnes de sécurité routière ? C'est une question qu'on se pose », concède Damien Rérat. « A nous aussi d'être innovant pour mieux capter l'attention et responsabiliser le conducteur », appuie le major Eric Froidevaux, chef de la Gendarmerie.
Plus de peur que de mal
Si le nombre d’accident est en hausse, le nombre de blessés est en diminution. En effet, les accidents avec dommages matériels sont en augmentation de 20%. En revanche, les accidents impliquant des blessures légères ont diminué de 7,7% passant de 91 en 2023 à 84 en 2024. Les accidents avec blessures graves ont dégringolé de 29,7% passant de 37 en 2023 à 26 en 2024. Selon le lieutenant Jonathan Spitznagel, cette diminution est en grande partie due à l’amélioration des véhicules. « On se sent en sécurité dans les véhicules, ce qui n’était pas le cas à l’époque. » Les causes principales d’accident sont l’état physique, l’inattention et la vitesse. Les excès de vitesse restent cependant relativement contenus avec seulement 3% des véhicules en situation d'infraction. Six cas de délit de chauffard ont néanmoins été enregistrés en 2024, ce qui constitue un record jurassien sur une année civile. /comm-mlm-jpi