La réforme des pompiers encore loin de faire consensus

Dans une réponse à une question écrite du député Raoul Jaeggi, le Gouvernement jurassien se ...
La réforme des pompiers encore loin de faire consensus

Dans une réponse à une question écrite du député Raoul Jaeggi, le Gouvernement jurassien se veut rassurant sur le processus décisionnel de la réforme des sapeurs-pompiers. Au sein des communes et des commandements, la forme suscite pourtant quelques crispations.

Le processus décisionnel de la réforme des sapeurs-pompiers continue de susciter quelques crispations. Le processus décisionnel de la réforme des sapeurs-pompiers continue de susciter quelques crispations.

Le Gouvernement jurassien se veut rassurant sur le processus décisionnel de la réforme des sapeurs-pompiers, dite « Pompiers JU2020 », dossier épineux qui traîne depuis plus de dix ans. Les communes n’en sont pas mises à l’écart, répond l'exécutif cantonal en substance à une question écrite du député suppléant Raoul Jaeggi. L’élu vert'libéral dénonçait notamment le fait que les États-majors des services d’incendie et de secours (SIS) aient été invités à signer un document soutenant le projet de réorganisation des pompiers présenté par l’ECA Jura et le groupe de travail. « Une atteinte directe à l’autonomie des communes » - qui n’ont pas encore été consultées - selon Raoul Jaeggi. Dans sa réponse, le Gouvernement dément « toute intention de manœuvre » pour les écarter. L’exécutif se défend en rappelant que des représentants des communes font partie du groupe de travail de 16 membres lancé en 2018.


Les communes informées « d’ici l’été »

Le processus prévoyait d’associer « progressivement » les partenaires concernés, et les communes doivent être informées du projet d’ici l’été via l’Association jurassienne des communes, précise le Gouvernement. Si les SIS connaissent le contenu technique de la réforme qui leur a été présentée, les communes, elles, ne savent officiellement toujours pas à quoi s’attendre, notamment sur le volet financier. La réforme prévoit par exemple d’instaurer un commandant professionnel aux Franches-Montagnes, comme c’est actuellement le cas à Delémont et Porrentruy. Cela coûtera-t-il dès lors plus cher aux communes concernées ? Certains élus confient, si c’est le cas, qu’ils auraient aimé être associés aux réflexions plus tôt.


La « Déclaration de soutien et d’engagement » fait débat

La « Déclaration de soutien et d’engagement » soumise aux États-majors des SIS pour signature a suscité aussi quelques crispations. Pour le député Raoul Jaeggi, signer ce document sous-entendait « un alignement automatique sur les décisions prises par le groupe de travail ». Le Gouvernement rétorque que cette « Déclaration de soutien et d’engagement », malgré son intitulé qu’il reconnaît « inapproprié », n’était que consultative pour recueillir l’avis des sapeurs-pompiers, et non contraignante. Il précise d’ailleurs qu’un courriel a dû être adressé « à l’ensemble des commandants pour clarifier l’intention réelle ».


« C’est la forme qui ne passe pas »

Néanmoins, plusieurs commandants ont craint que leur signature ne soit effectivement considérée comme une approbation pure et simple de la réforme. Preuve du malaise : selon nos informations, quelques SIS seulement l’ont retourné signée, la plupart l’ont refusée. « C’est surtout la forme qui ne passe pas », souffle un membre d’État-major pour résumer le sentiment dominant. « Cette déclaration a pu être mal comprise », avance un autre. Sur le fond, plusieurs SIS actuellement bien dotés perdraient des attributions, ce qui fait aussi grincer des dents. Des divergences subsistent par exemple sur des suppressions de « points de départ » des secours, plusieurs réponses au document pointant des problèmes d’efficacité en cas d’intervention. Le projet de réforme, jalonné de différentes tensions depuis son lancement, est donc encore très loin de faire consensus. /jpi


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