Transporter les déchets en train plutôt qu’en camion : les Chemins de fer du Jura défendent un modèle qui fait ses preuves depuis 30 ans, selon son directeur. Un plaidoyer qui intervient alors que les CJ devront investir massivement.
Le transport des déchets par le rail a encore de beau jour devant lui dans l’Arc jurassien. C’est du moins la position défendue par les Chemins de fer du Jura (CJ), lesquels véhiculent plus de 34'000 tonnes d’ordures et de mâchefers chaque année. Vendredi matin, à l’occasion de la Journée bernoise des transports, le directeur des CJ a fait le point sur les enjeux de ce transport particulier alors que l’entreprise devra très prochainement renouveler son matériel roulant.
Cela fait 30 ans que les Chemins de fer du Jura transportent les déchets depuis Tavannes et Glovelier jusqu’à La Chaux-de-Fonds, où ils sont incinérés. Un transport soutenu par la Confédération, les cantons de Berne, du Jura et de Neuchâtel, mais aussi par Arc Jurassien Déchets, une fondation créée par les associations de communes du Jura et du Jura bernois ainsi que par VADEC, l’usine d’incinération. Trente ans plus tard, le modèle a fait ses preuves, mais il est temps de moderniser un matériel roulant vieillissant, insiste Jean-Frédéric Python, directeur de la compagnie. Un montant de 15 millions est avancé. Et les CJ ne peuvent l’assumer seuls : les bénéficiaires des prestations, à savoir les communes, sont appelées à participer à l’effort financier en augmentant les taxes sur les ordures ménagères. « La bonne nouvelle, c’est que la Confédération et les cantons maintiendront leur soutien à ce type de transport », tempère le directeur des CJ.
Jean-Frédéric Python : « On doit investir ce montant, mais on ne peut pas le financer. »
Le prix du sac poubelle pourrait donc évoluer dans un avenir proche. On parle de quelques dizaines de centimes supplémentaires. Jean-Frédéric Python est conscient de la frilosité de la population quand il s’agit d’augmenter les taxes, mais il met d’autres éléments dans la balance : sans le rail, les déchets seraient acheminés par camions, 3600 par année selon ses projections, avec tous les soucis de pollution, de nuisances sonores et de perte de sécurité sur les routes. Le directeur des CJ rappelle aussi qu’une étude indépendante a été menée pour comparer le transport par train et par camion. « Le rail est à peine plus cher, mais en prenant en considération tous les éléments précités, il a tous les atouts de son côté », martèle-t-il encore.
« Ce système a fait ses preuves. Il a été vérifié par un bureau privé. »
Autre élément important, le projet de modernisation de l’usine VADEC à la Chaux-de-Fonds, dont la concrétisation est attendue pour 2032, devrait améliorer considérablement la logistique. Il devrait en résulter une diminution des coûts pour les communes, lesquelles pourront les répercuter sur leurs taxes.
Jean-Frédéric Python se dit résolument optimiste. Pour lui, tout roule en faveur du rail. Son travail de conviction, entamé il y a quatre ans déjà, se poursuivra ces prochains mois. Une fois tous les feux au vert, les CJ échelonneront les 15 millions de francs de dépenses sur cinq ans, soit trois millions par exercice. L’achat d’une première locomotive pourrait intervenir en 2027 déjà. /oza









