
Stocker 950 000 m3 de matériaux inertes en dix-huit ans

Les autorités communales et les futurs exploitants, la société Hasto SA, basée à Soyhières mais gérée par des industriels bâlois, ont présenté le projet dans son ensemble à la presse jeudi. La future décharge est appelée à prendre le relais lors de la fermeture de la décharge actuelle, prévue en 2012.
L’exploitation se déroulera en quatre phases. Il y aura tout d’abord la pose d’une digue, afin de protéger des nuisances une maison d’habitation qui se trouve non loin du site, et la construction d’un bâtiment administratif. Puis, la totalité du territoire sera découpé en quatre et chaque étape sera remise en culture avant le lancement d’une nouvelle.
Pas de camions dans le village
Le site de la «Grosse Fin Ouest» a été retenu pour des raisons géologiques, géographiques, environnementales et économiques. Le site se trouve en partie sur de la marne et n’a pas de nappes souterraines. Il est situé à l’entrée du canton du Jura et les camions bâlois (25-30/jour) ne traverseront ainsi ni le village de Soyhières, ni d’autres bourgs jurassiens.
Une plus-value au final
Aucun site de protection de la nature n’est touché par le projet qui n’aura que peu d’impact sur la nature. L’étude réalisée par un bureau de la région indique même qu’au final, il bénéficiera d’une plus-value écologique et paysagère grâce à la mise en place de bosquets, haies et autres arbres isolés. Les agriculteurs, qui auront des terres plus plates, y trouveront aussi leur compte, selon les promoteurs.
Enfin, le maire de Soyhières Pierre Morel ne le cache pas. Cette décharge doit ramener des rentrées financières dans les comptes communaux. On évoque plusieurs centaines de milliers de francs par année.
Méfiance populaire
Ce projet est contesté. Un groupe de citoyens, réunis sous le nom de «Soyhières responsable», a déposé une pétition sur la table du Conseil communal l’an dernier. Elle était munie de la signature de plus de la moitié des ayants droits et demandait une votation populaire par les urnes sur le projet. Cette votation aura lieu. Les citoyens du village auront donc le dernier mot. La date de la votation sera connue lorsque toutes les éventuelles oppositions, qui peuvent être déposées jusqu’au 15 juillet, seront levées. En cas de refus? «Et bien la décharge ne se fera pas!», a expliqué Pierre Morel. /clo