Le Conseil de Ville de Delémont a accepté lundi soir le budget 2023 qui table sur un déficit de 1'268'310 francs. Parmi les sujets débattus, une aide financière de 100'000 francs pour Clair-Logis a été adoptée, alors que 500’000 francs seraient nécessaires à la Fondation
Le Conseil de Ville de Delémont devra reprendre le dossier Clair-Logis. Les élus ont accepté lundi soir le budget 2023 par 32 oui, 1 non et 6 abstentions. Les prévisions de la capitale tablent sur un déficit de 1'268'310 francs, après l’ajout des différents amendements qui ont fait augmenter les chiffres de 7'399 francs par rapport au budget présenté.
Parmi les discussions qui ont animé le législatif delémontain, le sujet Clair-Logis est revenu plusieurs fois à la tribune. Les conseillers de ville ont adopté une aide financière de 100'000 francs pour la Fondation, mais ça ne suffira pas à couvrir les frais. Le Conseil municipal a expliqué que le nouvel EMS estimait sa perte entre 0 et 500'000 francs pour cette année. « La Fondation ne pourra pas couvrir ses charges en 2023 », a expliqué le conseiller communal Patrick Chapuis. Cette évaluation, effectuée après le dépôt du budget initial, ne figurait donc pas sur le budget. Il aurait fallu une proposition des partis pour augmenter de cette ligne budgétaire. Aucun des élus n’est toutefois monté à la tribune pour l’amener au vote. Certains jugeant un manque de transparence et d’informations du Conseil municipal à ce propos.
« Clair-Logis est à la Municipalité, ce qu’est Crédit Suisse à la Confédération »
Déjà lors de l’entrée en matière sur le budget, l’élu du Centre Patrick Frein s’est permis une comparaison d’actualité : « Clair-Logis est à la Municipalité, ce qu’est Crédit Suisse à la Confédération ». Selon lui, « c’est la nouvelle épine sous le pied de la commune. Clair-Logis devient un joli serpent de mer, on a l’impression qu’il n’y a plus de capitaine à bord du navire. Il faut prendre des dispositions sérieuses ».
Le parti socialiste a demandé un débat de fond sur la Fondation et sur le bâtiment. Défendant « becs et ongles » Clair-Logis, le parti estime que c’est au Conseil communal de faire une proposition et non au Conseil de Ville. « On a été pris au dépourvu », assène Maël Bourquard. « Il nous faut une information sur la santé de Clair-Logis, le soutien dont la Fondation a besoin et sur le bâtiment », juge le socialiste. Dans ce but, une motion interpartis sera discutée lors de la prochaine séance du législatif pour savoir si la ville doit acheter ou non le bâtiment.
Patrick Chapuis, conseiller communal en charge du dossier ainsi que le maire Damien Chappuis ont assuré de « la transparence totale de la Municipalité sur ce dossier ». Pour Patrick Chapuis, « Clair-Logis doit commencer une nouvelle activité, dans de nouveaux locaux, avec des nouveaux impératifs financiers. Il faut trouver une solution positive pour l’ensemble de la Fondation ». Après le refus des groupes de proposer une aide financière de 500'000 francs lundi soir, le responsable du dossier assure que l’adaptation du budget en faveur de Clair-Logis aurait été la meilleure solution. « La remise des clés sera faite d’ici quelques jours (début avril). Aujourd’hui, la situation financière de la Fondation Clair-Logis n’est pas catastrophique, mais il faut continuer de la soutenir », soutient Patrick Chapuis. Une aide complémentaire avait déjà été octroyée en décembre.
L’ajout de 400'000 francs pour couvrir les frais de la Fondation pourrait être soumis aux comptes 2023, via un dépassement de rubrique.
Le Conseil de Ville encore accepté différents amendements au budget. Notamment une diminution totale de 25'600 francs pour l’étude sur la gestion des déchets et une augmentation de 20'000 francs pour la bibliothèque d'objets le Vilbrequin qui touchera 40'000 francs. /lbe