Les délégués du Mouvement autonomiste jurassien (MAJ) ont accepté ce samedi après-midi une modification des statuts qui privilégie le développement des liens entre les deux parties du Jura et ne vise plus la réunification comme but principal de son action.
Le Mouvement autonomiste jurassien (MAJ) met la réunification entre parenthèses au profit d’un renforcement des liens entre les deux parties du Jura historique. Les délégués de l’organisation politique réunis ce samedi après-midi à Fontenais ont adopté sans avis contraires une modification des statuts en ce sens. Le MAJ « ne renonce pas à l’idéal de l’unité jurassienne mais parler de réunification dans les termes traditionnels n’est plus opérant », selon les mots du secrétaire général Pierre-André Comte dans son discours. L’ancien maire de Vellerat a estimé qu’il était temps « d’ouvrir une nouvelle phase, celle de la cohésion, de l’écoute et de la concertation entre toutes les composantes du Jura ». Le MAJ entend veiller à valoriser l’identité francophone du Jura bernois et lui éviter toute forme de « biennisation ». Il continue, en parallèle, à réclamer un nouveau vote pour le cas particulier de Belprahon. La redéfinition des statuts et des objectifs du Mouvement autonomiste jurassien intervient à la fin du processus qui a conduit aux scrutins de 2023 sur l’éventualité de constituer un nouveau canton formé du Jura et du Jura bernois puis aux votes de Moutier dont le transfert dans le Jura surviendra au début de l’année prochaine.
Pierre-André Comte : « Nous n’avons pas tellement le choix aujourd’hui devant la situation politique faite au Jura méridional. »
Pierre-Alain Fridez devient le nouveau président du MAJ
Les délégués du Mouvement autonomiste jurassien ont, par ailleurs, élu par acclamation Pierre-Alain Fridez à la présidence de l’organisation politique. Le conseiller national PS ajoulot succède au Prévôtois Laurent Coste qui a occupé cette fonction pendant 13 ans. Dans son discours, Pierre-Alain Fridez a indiqué que « le grand livre de la Question jurassienne restait ouvert », même à l’issue de la phase institutionnelle de cette dernière. Il a également rappelé que le droit d’autodétermination communale continuait d’exister, en référence à la situation de Belprahon. Pierre-Alain Fridez a estimé qu’il s’agissait désormais de se concentrer sur ce qui unit les deux parties du Jura historique plutôt que sur ce qui les sépare. « Il faut réapprendre à nous connaître », a indiqué l’Ajoulot qui a plaidé pour que les membres du MAJ deviennent « des faiseurs de ponts ».
Pierre-Alain Fridez : « La confrontation doit s’arrêter, nous sommes dans le même peuple. »
A noter encore que la vice-présidence du MAJ sera désormais assurée par Nadège Wegmüller, conseillère communale de Belprahon, qui remplace Bernard Studer. /fco